Bertrand, un homme libre sur les chemins de l’extrême
Bertrand Coste est tout sauf un sportif ordinaire. À 38 ans, cet infirmier, papa d’un petit garçon, incarne un esprit atypique, un homme en quête de liberté, de dépassement personnel, mais qui refuse d’être enfermé dans les codes traditionnels de l’entraînement rigide.
S’il se prépare avec sérieux, c’est toujours avec une approche qui lui est propre : celle d’un bon vivant, qui sait jongler entre ses objectifs sportifs et sa vie quotidienne, pleine de moments de plaisir, de convivialité et d’échange.
Bertrand ne suit pas de plans militaires, il ne se soumet pas à des règles strictes d’alimentation ou de préparation, mais il parvient malgré tout à se hisser parmi les meilleurs. Et c’est cette liberté qui fait de lui un athlète hors norme, capable de réaliser des exploits sans renoncer à sa personnalité ou à ses plaisirs de vie.
Un palmarès qui force le respect
Bien qu’il ne se plie pas aux codes classiques de l’ultra-trail, Bertrand affiche un palmarès qui témoigne de son mental d’acier et de sa détermination sans faille :
- 2010 : Bertrand fait son premier marathon sur un coup de tête, sans préparation, en 4h50. C’est un défi personnel qu’il relève.
- 2019 : Après plusieurs années sans course, il se remet au footing et aux courses de 10 km dans l’objectif de bien-être. Cela marque son retour dans le monde de la course à pied.
- 2021 : Bertrand décide de participer à son premier trail long, les « 100 miles Sud de France » sur 80 km. C’est pour lui une manière d’évacuer sa colère et sa tristesse, de se sentir vivant, suite au décès de son papa. Il termine également son premier trail de 40 km en septembre de la même année. Et il valide une impressionnante progression sur le marathon de Barcelone, qu’il boucle en 3h24 (l’entrainement paye).
- Octobre 2022 : Il refait la course des « 100 miles Sud de France », mais cette fois sur 120 km, sous des conditions météorologiques très difficiles, avec de fortes pluies.
- Décembre 2022 : Il participe à la célèbre SaintéLyon, un raid nocturne de 80 km entre Saint-Étienne et Lyon, par des températures glaciales, sous la pluie et la neige. Bien qu’affaibli par une intoxication alimentaire, Bertrand termine la course avec une résilience impressionnante.
- Mars 2024 : Infinity Trail de Hossegor, où il parcourt 101 km en 16 tours de 6,2 km.
- Juin 2024 : Trail Andorra 80 km (UTMB), qu’il court sans bâtons pour se préparer à la Diagonale des Fous, testant ainsi ses limites dans un contexte encore plus difficile.
- Août 2024 : Trail du Canigou, 33 km avec 2300 mètres de dénivelé, qu’il termine avec 15 minutes d’avance par rapport à l’année précédente, renforçant ainsi sa confiance juste avant la grande course.
Ce palmarès témoigne d’un athlète qui repousse sans cesse ses limites, qui fait de chaque course un défi personnel à relever. Bertrand a réussi à se hisser parmi un niveau très admirable, tout en refusant de sacrifier sa vie personnelle. Il court pour se sentir vivant, pour explorer ses propres capacités, tout en continuant à profiter des plaisirs de la vie.
La Diagonale des Fous : une aventure humaine et sportive
La Diagonale des Fous n’est pas une course comme les autres. C’est un défi que seuls les traileurs les plus chevronnés peuvent relever. Obtenir un dossard pour cette course est en soi une victoire, car il ne s’agit pas simplement de s’inscrire. Il faut avoir prouvé, sur d’autres courses, que l’on en est capable. Bertrand, fort de son expérience et de ses résultats, a gagné cette reconnaissance, obtenant ainsi sa place parmi les 2800 participants de cette aventure mythique. 175 kilomètres, 10 000 mètres de dénivelé positif, un terrain impitoyable et des conditions météorologiques extrêmes…
La Diagonale des Fous est une épreuve de survie autant qu’une course, où chaque pas devient une lutte. Cette course mythique de l’île de la Réunion n’est pas qu’une épreuve sportive, c’est un voyage intérieur, une confrontation avec ses propres limites, tant mentales que physiques. Chaque coureur de cette course teste sa capacité à résister, persévérer et s’adapter. Et pour Bertrand, cet ultra-trail est son défi le plus important à ce jour, un projet personnel qui l’habite depuis des mois.
Bertrand avait trois objectifs clairs :
- L’objectif minimum : franchir la ligne d’arrivée, peu importe l’état dans lequel il se trouvait.
- L’objectif idéal : passer la ligne en forme, sans être épuisé ou blessé.
- L’objectif ambitieux : se classer parmi les 1000 premiers participants.
Malgré des conditions difficiles (pluie incessante, boue, froid, hallucinations dues à la fatigue) Bertrand a fait bien plus que simplement atteindre la ligne d’arrivée. Il a non seulement terminé la course en moins de 43 heures (42h56), mais il a aussi dépassé son objectif le plus ambitieux en se classant 360e sur 2800 participants. Un résultat exceptionnel, bien au-delà de ses attentes, qui témoigne de sa force mentale et physique. Il a su s’adapter à chaque difficulté, repousser ses limites et atteindre un résultat que peu de personnes peuvent se vanter d’avoir accompli. Il estime avoir atteint l’état de flow que beaucoup de coureurs recherchent. En semi-conscience pendant 140km.
La préparation mentale : renforcer un mental déjà exceptionnel
Bertrand possède déjà un mental incroyable, forgé par des années d’épreuves et de défis personnels. Mon rôle, en tant que préparatrice mentale, n’a donc pas été de lui apprendre à être fort, mais plutôt de l’épauler, de l’accompagner, et d’échanger avec lui sur des sujets qu’il maîtrisait déjà très bien. Nous avons travaillé ensemble sur des aspects clés, non pas pour les créer, mais pour les renforcer, les affiner, et s’assurer que rien ne vienne perturber sa performance lors de la Diagonale des Fous.
- Planification, préparation, anticipation : détermination de l’objectif dans le but de garder l’envie, l’implication et les sources de satisfaction. Nous avons également travaillé sur l’anticipation d’un maximum d’aléas potentiels. L’idée n’est pas d’être dans le négatif, mais plutôt de s’assurer qu’il saura faire face aux aléas, car dans ce genre de course rien ne se passe comme prévu.
- Gestion du sommeil et de la fatigue : Bertrand est un coureur instinctif, mais la fatigue et les longues courses posent toujours des questions de gestion du sommeil. Même s’il ne comptait pas forcément s’en servir, nous avons travaillé sur des techniques d’auto-hypnose et de micro-siestes pour qu’il soit prêt à les utiliser en cas de besoin.
- Visualisation de la ligne d’arrivée : il était important pour Bertrand de se projeter mentalement à travers les moments difficiles de la course, en se voyant franchir la ligne d’arrivée. Cela lui permettait de garder en tête la finalité de ses efforts et de ne pas se laisser décourager par les moments de doute ou de fatigue.
- Estime de soi et confiance : malgré son palmarès impressionnant, Bertrand portait encore quelques doutes. Nous avons travaillé ensemble pour renforcer cette confiance en soi, afin qu’il sache qu’il méritait sa place parmi les meilleurs traileurs, et qu’il se lance dans cette aventure avec la certitude qu’il pouvait réussir.
- Prévention du surentraînement : Bertrand a une tendance naturelle à évacuer ses émotions négatives, comme la colère ou la frustration, par le sport, ce qui peut parfois mener à du surentraînement. Pour éviter cela, nous avons travaillé sur des techniques de sophrologie et de respiration, afin qu’il puisse trouver des exutoires moins physiques pour ses émotions, tout en préservant son énergie pour la course.
Cet accompagnement n’a pas été une refonte de son mental, mais plutôt un travail de soutien, pour s’assurer qu’il avait toutes les cartes en main pour réussir. Bertrand savait déjà comment gérer l’effort, l’endurance et la douleur. Mon rôle a été d’être à ses côtés, de le soutenir, d’être présente et de l’épaule lors des aléas.
Pendant la course : un soutien discret, mais permanent
Durant la course, j’étais disponible 24h/24 pour lui, et nous avions convenu qu’il pouvait m’appeler ou m’envoyer un message à n’importe quel moment s’il en ressentait le besoin. Cela lui a donné la sécurité mentale de savoir qu’il n’était pas seul dans cet immense défi. Et bien que nous n’ayons échangé que brièvement au téléphone pendant la course, les messages d’encouragement que je lui envoyais parmi les autres personnes qui le soutenaient (famille, amis), notamment dans les moments où la météo ne s’arrangeait pas et où la fatigue pouvait faire son apparition, lui ont permis de savoir qu’il n’était pas seul.
Voir Bertrand évoluer, suivre chaque étape via le live, a été une expérience émotionnelle intense pour moi aussi. Je me suis investie à ses côtés, avec une veille permanente pour connaître ses avancées, m’assurant qu’il progressait bien malgré des conditions difficiles. Ce fut une aventure commune, où la progression de Bertrand était devenue importante pour moi aussi.
Mon ressenti : un mélange d’adrénaline et d’émotions
Ce que j’ai ressenti pendant cette course dépasse les mots. À chaque point de passage franchi, je vivais cette épreuve avec lui, ressentant ses doutes, sa fatigue, mais aussi sa force incroyable. L’adrénaline m’a tenue éveillée pendant des heures, presque sans sommeil, incapable de décrocher du live, comme si mon esprit l’accompagnait dans chaque pas.
Lorsque Bertrand a finalement franchi la ligne d’arrivée, en 360e position sur 2800 coureurs, c’était un sentiment de joie qui m’a envahie. Et aussi à cet instant précis, j’ai ressenti quelque chose d’inattendu : une sensation de vide. Ce phénomène, que connaissent bien les sportifs après une grande course, je l’ai vécu moi aussi. Après des mois d’accompagnement, des échanges réguliers, la fin de la course a laissé un grand vide émotionnel. Il avait réussi, bien au-delà de ses espérances, mais il ne restait plus qu’un silence. Ce sentiment de joie immense se mêlait à un soulagement et à une forme d’abandon soudain, comme si tout s’était arrêté brutalement.
Bertrand a prouvé qu’il est bien plus fort que ce qu’il imagine, tant physiquement que mentalement. Il m’a inspirée autant que j’ai pu l’aider, et ce fut un honneur d’être à ses côtés tout au long de ce chemin.
Un homme, un athlète, un modèle à suivre
Ce qui rend Bertrand si unique, c’est qu’il ne s’est jamais enfermé dans une discipline rigide. Il court à sa manière, en respectant ses besoins, en trouvant du plaisir dans chaque instant de vie, qu’il soit sportif ou non. Il ne suit pas de plans d’entraînement stricts, ne s’enferme pas dans une alimentation contrôlée, mais cela ne l’empêche pas de réussir des exploits que peu de personnes peuvent accomplir.
Bertrand est un modèle de résilience, de force, de volonté. Un homme qui sait s’adapter, qui refuse de se laisser enfermer dans un carcan, et qui, malgré cela, se hisse au sommet des classements de trail.
Il fait rêver tous ceux qui le suivent, non seulement par ses performances, mais aussi par sa manière de vivre le sport, librement, sans contrainte.
Un appel à l’aventure pour les sponsors : qui veut suivre Bertrand ?
Bon, soyons honnêtes : Bertrand mérite bien plus que des encouragements. Avec ses performances, son attitude et sa manière de repousser les limites, il est grand temps que quelqu’un se joigne à l’aventure et sponsorise cet athlète hors norme !
Après tout, qui ne voudrait pas avoir son logo sur le dos de quelqu’un qui court 175 km sous la pluie et dans la boue, avec le sourire ? Bertrand est prêt pour de nouveaux défis, et avec le soutien adéquat, il pourrait bien aller encore plus loin (si c’est possible après 175 km, mais qui sait ?).
Alors, avis aux sponsors : si vous voulez être aux côtés de Bertrand dans ses prochains exploits, c’est maintenant qu’il faut embarquer dans cette aventure. Parce que, comme lui, tout est possible !
PS : il a un petit faible pour Salomon 😉
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